Au-delà de l’autoentrepreneur : quelles alternatives pour les travailleurs indépendants ?

Le statut d’autoentrepreneur séduit de nombreux travailleurs indépendants en France, grâce à sa simplicité administrative et fiscale. Cependant, il ne convient pas à toutes les situations et peut présenter des inconvénients pour certains professionnels. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir des alternatives au statut d’autoentrepreneur, afin de vous aider à choisir la meilleure option pour votre activité.

SASU et EURL : des sociétés unipersonnelles aux avantages fiscaux

La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) et l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) sont deux formes juridiques unipersonnelles qui permettent au travailleur indépendant de créer une société tout en étant seul associé. Ces structures offrent une plus grande souplesse dans la gestion de l’entreprise et peuvent être intéressantes sur le plan fiscal.

En effet, contrairement au régime d’autoentrepreneur qui est soumis au prélèvement forfaitaire libératoire, la SASU et l’EURL permettent d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS), dont le taux est généralement plus avantageux que celui de l’impôt sur le revenu (IR) pour les bénéfices importants. De plus, ces structures offrent la possibilité de se verser des dividendes, ce qui peut permettre d’optimiser sa rémunération et de réduire sa charge fiscale.

Portage salarial : une solution pour conserver le statut de salarié

Le portage salarial est une alternative intéressante pour les travailleurs indépendants qui souhaitent conserver leur statut de salarié tout en exerçant une activité en tant qu’indépendant. Ce dispositif permet en effet de confier la gestion administrative et financière de son activité à une société de portage, qui se charge notamment d’établir les contrats avec les clients, d’émettre les factures et de payer les cotisations sociales.

Ainsi, le travailleur indépendant bénéficie des avantages du statut de salarié (protection sociale, retraite, assurance chômage) et évite les contraintes administratives liées à la création d’une entreprise ou au régime d’autoentrepreneur. Le portage salarial est particulièrement adapté aux professions intellectuelles ou aux prestations de conseil, comme les consultants, formateurs ou experts dans un domaine spécifique.

Coopérative d’activités et d’emploi : un cadre collectif pour développer son activité

Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) sont des structures qui permettent à des travailleurs indépendants de mutualiser leurs compétences et leurs ressources afin de développer leur activité dans un cadre collectif. En intégrant une CAE, l’entrepreneur devient « entrepreneur-salarié » : il conserve son autonomie tout en bénéficiant du statut de salarié et des services proposés par la coopérative (accompagnement, formation, outils de gestion, etc.).

Les CAE se distinguent du portage salarial par leur dimension coopérative : les entrepreneurs-salariés sont impliqués dans la gouvernance de la structure et peuvent participer aux décisions stratégiques. Cette formule peut être intéressante pour les travailleurs indépendants qui souhaitent s’inscrire dans une démarche de coopération et d’échanges avec d’autres professionnels.

Micro-entreprise : un régime simplifié pour les petites activités

La micro-entreprise est un régime simplifié qui s’adresse aux travailleurs indépendants dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas certains seuils (176 200 € pour les activités commerciales et 72 600 € pour les prestations de services en 2021). Ce régime est souvent assimilé à celui de l’autoentrepreneur, mais il présente quelques spécificités.

En effet, les micro-entrepreneurs bénéficient des mêmes avantages que les autoentrepreneurs en termes de simplicité administrative et fiscale, mais ils sont soumis à des obligations comptables légèrement plus contraignantes (tenue d’un livre-journal des recettes et des dépenses, déclaration annuelle des résultats). La micro-entreprise peut être une solution adaptée pour les travailleurs indépendants qui ne souhaitent pas créer une société tout en ayant une activité limitée en termes de chiffre d’affaires.

Dans un contexte où le nombre de travailleurs indépendants ne cesse de croître, il est essentiel de bien choisir son statut en fonction de ses besoins et de son projet professionnel. Au-delà du régime d’autoentrepreneur, plusieurs alternatives existent pour exercer une activité en freelance : SASU, EURL, portage salarial, coopératives d’activités et d’emploi ou micro-entreprise sont autant de solutions à étudier pour trouver celle qui correspondra le mieux à vos attentes.